Vous
êtes vous déjà retrouvé dans une situation ou vous ne saviez pas
si vous faisiez route sur une cote ou ne pas avoir la carte
suffisamment détaillée ou d'atterrissage? Pris dans un brouillard,
bref une situation ou les repères visuels habituels ne sont pas
exploitables?
Mettons
nous dans la situation ou nous n'avons pas la carte d'atterrissage.
Comment savoir ou nous sommes? Comment sentir la proximité de la
terre et surtout quelle direction prendre? À quelle distance?
Existe
t'il un moyen universel permettant de résoudre cette incertitude?
L'art
de la navigation polynésienne est basée sur une connaissance des
vagues, de leur interprétation va découler un repérage par rapport
à l'objectif à atteindre. Voici un extrait ( Davenport W. H. 1960
traduit de l'anglais) expliquant de quelle manière les vagues
interagissent avec une cote.
Lorsqu'une
houle atteint un rivage, une certaine quantité d'énergie liée à
la vague est absorbée par des brisants. En eau profonde, bien
au-delà de la perturbation de l'onde par la réfraction, la crête
de la vague apparaît de nouveau avec sa forme normale non réfractée
en direction, mais la houle a quelque peu perdu de son énergie et sa
taille. Il a été estimé, par exemple, qu'une partie de la houle au
nord-est des alizés en passant par l'archipel des Marchall va
perdre 75 pour cent de son énergie à cause de la réfraction et
l'action des brisants.
En
outre, quand les vagues atteignent les îles, de l'énergie se
reflète tout comme la lumière sur une surface réfléchissante. Ces
ondes réfléchies auront un aspect et une direction différentes.
Ces trois effets fournissent une abondance d'indices sensibles au
navigateur pour la détermination de sa position par rapport à une
île invisible. Lorsque plus d'un ensemble de houles atteignent une
île de différentes directions, ce qui n'est pas rare dans le
Pacifique central, les effets combinés de réfraction et réflexion
rendent plus perceptible l'effet des différents indices. Il est
pertinent de noter ici que le navigateur marshallais ne se fie pas à
ce sujet uniquement à son sens de la vue. Il apprend en se couchant
sur le dos, dans le fond de la pirogue, à interpréter le modèle de
vague en notant la montée et la descente,les lacets, et les coups de
mer contre la coque.
Sentir
la cote ne se fait pas seulement de manière olfactive ni même
visuelle mais bel et bien avec le fond de son pantalon. Vous est-il
déjà arrivé de ressentir les mouvement de giration du bateau sans
même avoir le nez sur l'horizon ? Tout en ayant le nez dans la
baille à mouillage, savoir que vous avez passé la jetée ou entré
dans une crique parce que les mouvements de la coque ont changés? Il
semble que ressentir plus subtilement les vagues puisse permettre de
se situer à l'approche d'une cote. C'est du moins ce qui ressort de
la fin de l'extrait. Pour barrer un navire, une méthode de
perfectionnement consiste à coiffer le barreur d'un seau. Ainsi il
pilote non pas par la vue, mais réellement avec le fond de son pantalon.
Moralité, un « non
voyant » verra la cote bien avant les voyant.
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